vendredi 15 février 2008

Et si le Nouvelobs prenait son temps ?


Les rédacteurs du site Internet du Nouvel Obs feraient bien de se plonger un peu dans "L'Eloge de la lenteur", de Carl Honoré. Histoire de commettre un peu moins de fautes dues à la précipitation.


Mercredi 13 février, ils annonçaient en Une de leur page, la mort de... Salvador Dali. Alors certes Henri aussi était un "Sauveur", mais lui c'était la musique, et l'autre la peinture. Face à cette bourde, les commentaires ont fusé. Interloqué, l'internaute: "Dali ça fait déjà un moment...", "Vous titrez la mort de Salvador Dali ? Pas sûr qu'Henri aurait apprécié la blague...", "Je ne savais pas que Dali nous avait quitté pour une deuxième fois...".


Blague à part, l'Obs ayant finalement replacé chacun dans son cercueil, ce genre de bourde est symptomatique de la presse sur le Net. C'est d'abord la course contre la montre, la réactivité paroxystique qui dicte l'édition d'un journal numérique. "En temps réel" affiche l'Obs sur la toile. Il ne faudrait pas non plus oublier les "faits réels".

La logique du Net différe pas mal de celle de la presse écrite. L'un et l'autre l'ont bien fait comprendre dans l'histoire du SMS de Sarkozy. Un reporter du magazine, Airy Routier, livre une confidence sur le site nouvelobs.com concernant la vie privée du Président. Le tourbillon médiatico-politique s'emballe, Nicolas Sarkozy saisit la justice, les directeurs du journal s'expliquent, etc.

Et là apparaît la controverse : c'est "une erreur" d'avoir publié cette info, déclare le cofondateur du titre, Jean Daniel. Il l'écrit dans son édito, et explique que sur papier glacé, l'histoire du SMS, n'aurait pas eu droit de cité. Selon lui, "La "dérive", c’est l’affirmation sur notre site internet – et non dans l’hebdomadaire - de notre journaliste...". Internet, dérive du journalisme ?

jeudi 14 février 2008

Le sport dope l'audience du Net



Avant le texto de Sarko, la nécro de Salvador, ou l’Arche de Zozo, l’actu qui fait courir l’internaute c’est le sport.


C’est Médiamétrie qui l’affirme, dans son dernier baromètre de la fréquentation des sites français. En janvier 2008, L’Equipe.fr caracole en tête des sites d’information, avec plus de 45 millions de visites. Soit 8 millions de visites de plus que lemonde.fr, et cinq fois plus que nouvelobs.com.

Une explication à cet "e-record" sportif de début d'année : l'effet Tsonga. Le 24 janvier, jour de sa demi-finale gagnée contre l'Espagnol, Rafael Nadal à l'Open d'Australie, les sites d'information sportive ont enregistré 1,5 fois plus de visites qu'un jour normal. Le deuxième pic d'audience correspond à la finale, trois jours plus tard, avec 30% de visites supplémentaires.

Qu'est-ce que l'Internet apporte de plus que la presse ou la télévisione ? En 2002, le Journal du Net avait posé la question : "Quelle utilisation des sites sportifs faites-vous?". Résultat, un internaute sur neuf avait répondu qu'il venait y chercher des résultats. Et seulement 36% utilisaient le Web pour voir des rencontres en direct.

Aujourd'hui, la donne a changé. Le visionnage de matchs sur la toile devrait prendre une autre dimension dans les mois à venir. La faute à qui ? A Orange, qui débarque dans le monde du ballon rond. Le 7 février, l'opérateur téléphonique s'est partagé avec Canal+, les droits audiovisuels de la ligue 1 de football. C'en est fini -ou presque- des matchs en direct sur la télévision familiale. Désormais, les supporters ont rendez-vous sur leur téléphone portable, ou sur la toile.

Aujourd'hui, la chaîne Orange sport TV revendique 1,2 millions de téléspectateurs. Elle compte en attirer davantage en diffusant, en exclusivité, 38 matchs du championnat, la saison prochaine. Cette chaîne est disponible sur la télévision (via la Livebox), sur Internet, et sur téléphone portable, depuis le mois de septembre. Un géant du multimédia qui a de quoi faire trembler le monde du sport.